miércoles, 3 de diciembre de 2008

poèmes/en français/بالفرنسية


Muhsin Al-Ramli
traduit par: Alba Fernández

Non à libérer Irak de moi

Cette encre versée sur vos journaux
Est le sang de mon pays.
Cette lumière plu à torrent dans vos écrans
Est l’éclat dans les yeux des enfants de Bassora.
Celui qui pleure dans l’obscurité de son exil
C’est moi;
Orphelin âpres que vous avez tué mes parents: Tigre et Euphrate;
Veuf âpres que vous avez crucifie ma compagne de l’âme : Irak
Oh… pour toi, ma terre : crucifiée d’entre les régions.

Ay… vous, seigneurs de guerre
Écoutez-moi :
La fête des armées sur le toit de ma maison.
Non au bourreau que vous avez placé ou que vous allez placer.
Non à votre liberté qui tombe avec des bombes sur les têtes de mes gents
Non à libérer l’Irak de moi ou à moi de lui.
Je suis l’Irak.

Mon baumes son mes lettres et je sais ce que je veux.
Laissez-moi à moi-même, à mon rebec et votre absence.
Retournez à vos films derrière l’océan.
Laissez-moi ce qui reste
Des minarets, des mausolées de mes ancêtres,
Des tombes de ma famille…
Et buvez les coupes de pétrole jusqu'à ce que vous soyez assouvis.

Volez le miel du soufre et le sable du dessert.
Prenez avec vous vos clients.
Prenez au dictateur tout ce que vous avez acheté avec mon sang.
Prenez tout ce que vous voulez et partez,
Laissez-moi seul
Avec les rêves démolis de ma sœur,
Avec le feu aux palmiers au bord de la Mésopotamie,
Avec les os de mon père
et mon thé pour goûter.

Laissez-moi seul
Avec les chansons tristes du sud,
Avec la danse égorgée du nord
Et le paon des yazidies.
Laissez-moi seul
Soignant les blessés dans ma terre d’Irak
Seul…
Comme Marie…
Seul avec ma solitude…
Mon pays : le crucifié d’entre les régions.
Je saurai comment encourager sa résurrection.
Il saura comment renaître de ses cendres
Vous avez déjà oublié que c’était lui qui a créé le Phénix ?

Il existe, un enfer, pour vous seigneurs de guerre.
Écoutez-moi :
N’effrayez pas les nuages sur Bagdad avec vos avions.
Ne semez pas de soldats dans vos jardins.
N’enlevez pas la djellaba de ma mère.
Non. Je crie à libérer l’Irak de moi ou à moi de lui.
Je suis l’Irak.

Les villages ont fleuri dans mon abri, et je sais ce que je veux.
Laissez moi, ma famille et votre oubli
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Anniversaire

Mon pays est un gâteau
Et les missiles sont les bougies
Il y a beaucoup de célébrants
Et mon sang est servi en coupes
La maison est la mienne
Et ma famille assassinée
Mais, cette fête est l’anniversaire de qui,
Si j’étais assassiné
Avant ma naissance?
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Après la pluie

Après la pluie:
Soleil dans les nuages et les ruisseaux,
Douces amandes et noisettes,
Miel des dattes et un pain chaud.

Apres la pluie :
Ma mère et mes frères
Et notre maison de boue,
Nos pigeons blancs.

Apres la pluie :
Des arcs coloriés de paix,
Sans armes, sans président.
Après la pluie,
…après la pluie.
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Statues

Les statues sont au milieu des fontaines
Et nous au milieu des villes
Au milieu du monde
Alors, si les statues sont nos jouets
Nous sommes les jouets de qui?
Et, à quoi les statues jouent
En notre absence?
Que font-elles si nous partons
Apres avoir étendu les jets des fontaines?
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Fils de mon époque

Je suis le fils de mon époque et ce jour
J’ai nourriture et boisson
Et je ne nourri que les bancs
Je suis le fils de mon époque et le compagnon des écrans
A moi sont les cartes et les aéroports
Et je ne vois pas le visage de mon voisin
Je suis fils de mon époque et consommateur fidèle de publicité
Expert en rendez-vous et chaussures
Je ne connais pas mon âme
Je suis fils de mon époque et ma famille est une auberge que j’ai abandonnée
Je suis adroit avec la parole et les loyers
La tristesse de ma sœur ne m’attriste
Parce que je suis fils de mon époque
Et mon époque est un fils de pute.
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Tristesse

C’est un arbre épineux
Qui pousse dans le cœur
Pousse,
…pousse
Et pousse,
Jusqu’à ce que son seul fruit
Tombe;
un cadavre pourri
…c’est toi.
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Une femme unique

Je suis incapable de confisquer ton fléchissement
Tourne tes seins ailleurs

Tu es mon complice pour critiquer ce monde et
Tu es féroce,
C’est pour cela que j’ai peur de t’aimer.

Je ne vais pas chercher ton amour
Même quand mon amour te cherche
Et je me demanderai jusqu'au jour de ma mort :
Qui est tu ?

J’ai peur de ton amour,
Je ne vais pas chercher ton amour
Même si mon amour te cherche,
Même si tu es celle que j’aime.
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Moi et l’autre

J’ai un jasmin
Et le singe, une chemise en soie.
J’ai un verre d’eau pour moi
Et pour l’Amérique, des barils de pétrole.
J’ai une mère
Et une voisine avec des jasmins à sa fenêtre
Et pour vous, des bancs, des tours et des jaloux.
J’ai de l’asthme et une cigarette
Et vous me faites payer un tribut pour mon air.
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*Muhsin Al-Ramli: Né en 1967 à Irak. Il habite en Espagne depuis 1995. Docteur en Philosophie et Lettres, Philologie Espagnole. Universidad Autónoma de Madrid 2003, sujet du Thèse: Les Traces de la Culture Islamique sur Don Quixote. Traducteur de plusieurs classiques espagnols à l’arabe. Œuvres publies : Cadeau du Prochain Siècle (Conte court) 1995. Cherchant un Cœur vivant (Théâtre) 1997. Papiers Loin du Tigre (Conte court) 1998, Miettes Éparpillées (Roman) 1999, Arkansas Prix (U.S.A.) 2002. Les Nuits Heureuses du Bombardement (Roman) 2003. Nous Sommes Touts Veufs des Réponses (Poésie) 2005. Doits des Dattes (Roman) 2008. Coéditeur du magazine culturel ALWAH. Il travail présentement comme professeur à Saint Louis University, Madrid.
Alba Fernández Carrasco

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